Les souvenirs d’un motocycliste

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Mon blog continue à se construire. Comme promis il y aura aussi de la place pour la bécane. Si j’ai été pro de la bagnole je n’ai pratiqué la moto qu’en amateur (Rapide mais amateur!) J’ai quand même des souvenirs que je me réjouis de partager avec vous!

 

 

Moto Grand Prix d’Argentine du 8 avril 2018

On a beaucoup parlé de l’accrochage Márquez/Rossi au récent Moto GP del Autódromo Termas de Río Hondo, de l’attitude du Catalan et de la chute de l’Italien. Voici encore un peu de ‘grain à moudre’ sur cette affaire au risque peut être de m’attirer quelques inimitiés dans le monde de la moto… J’assume!

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  • Les Français n’ont ‘pas vu’ que Zarco a sorti Pedrosa en le poussant sur une zone mouillée. Mais Zarco n’a pas (pas encore ?) le passé de Márquez dans les manœuvres ‘viriles’ limites! Le jeune Français ferait pourtant bien de relire ses classiques et d’apprendre comment le regretté Simoncelli s’était fait accueillir au GP d’Espagne (Gardes du corps, Guardia Civile, j’en passe !) après avoir fait chuter… ‘bin justement’ Dani Pedrosa.
  • Les Italiens n’ont d’yeux que pour Rossi et on ne peut pas vraiment leur en vouloir… mais on ne peut pas non plus se fier à leurs commentaires !
  • Les Espagnols, au lieu d’ouvrir les yeux et d’admettre les agissements délictueux de leur chouchou, nous ‘rabâchent’ l’historique de Rossi, pointant toutes les fois qu’il avait agit à la limite du correct ! C’est vrai que le Docteur n’a jamais été un tendre mais de là, pour la énième fois, à nous remettre sur le plateau l’histoire du Grand Prix de Sepang 2015… Pfffffffffff!

Moi non plus je n’ai pas oublié Sepang, mais attendez la fin de ce texte !

J’ai la chance de lire la presse en plusieurs langues et je m’octroie le droit de la ‘ramener’ sur la course de dimanche dernier en Argentine, me limitant à énumérer les « faits d’armes » de Márquez :

Il cale au départ, remet sa machine en marche en sens contraire, ignore les ordres des commissaires, une faute grave avérée, puis après qu’on lui ait laissé honteusement le droit de prendre le départ il est finalement sanctionné par un ‘drive through’. Et c’est là que ça a commencé Monsieur le Juge ! La permissivité des commissaires au départ a permis à ce ‘con’ de Márquez de distiller son fiel sur la piste, frustré par son passage aux stands.

Devenu subitement encore plus fou qu’il ne l’est normalement, si dans son cas on peut utiliser le mot ‘normal’, il a entamé une remontée « à la Márquez » : Même la presse espagnole écrit : « Il a dépassé ses rivaux de toutes les manières… dans certains cas pas vraiment de la meilleure ! Parmi ses ‘victimes’ on compte Aleix Espargaró, action que Márquez a reconnu et pour laquelle il fut sanctionné par… un ordre de rendre la place à son compatriote » Les journalistes ibériques soulignent aussi la manière peu orthodoxe avec laquelle Márquez avait dépassé Petrucci, Nakagami, Luthi, Smith et Rabat avant de se retrouver derrière Rossi.

Pour l’accrochage avec le pilote de la Yamaha je ne me fie qu’aux images vidéo : Márquez est arrivé sur Rossi trop vite et il a dû s’appuyer contre l’italien pour ne pas sortir de la piste. C’est clair, avéré et incontestable ! Les spécialistes disent que si Rossi n’avait pas été là, à la même vitesse, Márquez serait sorti tout seul. Conjectures peut-être pas dénuées de véracité.

Si tout ce que risque le stupide kamikaze catalan en continuant à se comporter comme un voyou c’est un ‘drive through’, un ordre de rendre la place ou une misérable pénalité de 30 secondes, nous ne sommes pas ‘sortis de l’auberge’ en Moto GP ! Le championnat du monde moto serait il devenu, comme certains quartiers français, un « état de non lieu »? Si on laisse faire, la ‘racaille’ à de beaux jours devant elle…

Venons-en à la raison de mon coup de gueule ! En plus de la presse italienne (je vous ai dis plus haut le peu de confiance que je lui accorde !) lisons la prose française et espagnole. Attention, je ne dis pas qu’on peut s’y fier non plus !

Chaque fois qu’on parle de la conduite « irresponsable » de Márquez (ce qualificatif est celui des commissaires en Argentine !) la presse revient sur cette douloureuse affaire du GP de Bahreïn 2015 et du vol manifeste du titre mondial au pilote italien. Pour remettre les pendules à l’heure et l’église au milieu du village voici la traduction d’une interview que Fonsi Nieto avait donné en son temps à un media italien après le clash :

Fonsi_Nieto_2009_(cropped).jpgEn préalable je postule que vous connaissez Fonsi Gonzalez Nieto ? Neveu du 13 fois champion du monde Angel,  Fonsi

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Fonsi Nieto

est lui aussi multiple champion d’Espagne en 125 et 250, a disputé 227 courses, 4 victoires dans la défunte catégorie 250, une saison mondiale en Moto 2 et plusieurs saisons en Super Bike. Assez pour justifier ma confiance en son analyse!

 

Question :  Qui est coupable à Sepang 2015 ?

Fonsi Nieto : Je crois que Márquez s’est trompé. Il devait respecter celui qui jouait le Mundial alors que lui n’avait plus aucune chance pour le titre ! Quand on a la meilleure moto du plateau et le talent de Márquez on ne se bat pas pour une 4ème position, à 10 secondes des premiers. Donc la démarche de Marc visait clairement à gêner Rossi et lui faire perdre le championnat. 

(NdT : Et faire le jeu d’un autre ‘fourbe’, le peu recommandable Jorge Lorenzo, le roi des ‘traîne-patins’ sur sa Ducati !)

Q. La direction de la course a déclaré qu’on ne pouvait pas sanctionner Márquez qui n’avait touché personne

F.N. C’est justement le problème : Márquez n’était pas en train de se battre pour la victoire ou une place importante et n’avait pas à se comporter comme il l’a fait. Il avait la moto pour remporter la course, pas une 4èmeplace.  As-tu déjà vu 16 dépassements entre deux coureurs dans les 3 premiers tours ?

Q. Pas 16… 14 !

F.S. D’accord pour  14 ! Mais quand tu as la meilleure moto, tu dépasses et tu continues ta progression vers la tête de la course. Là, après chaque dépassement, il ralentit pour obstruer volontairement l’italien.

Q. Ton jugement ne va pas plaire à Márquez…

F.N. Lui sait que je dis la vérité. C’est aussi une vérité que Rossi, excédé par le comportement de Márquez, l’a un peu serré contre le bord lors du 15ème dépassement.

Q. Et cette fameuse « patata » ? (Coup de pied)

F.N. Je ne crois pas au coup de pied volontaire ! Serré contre le bord Márquez s’appuie contre la Yamaha, actionnant probablement sa poignée de frein, ce qui aurait provoqué le redressement de la Honda, diminuant brusquement son appui et obligeant l’italien à sortir la jambe pour contrer le déséquilibre. Pour moi c’est clarissime ! Il y a autre chose : La moto plus le pilote pèsent 200 kg. Il faudrait s’appeler ‘Conan’ pour la pousser d’une ‘patada’. Et même si on prouvait ce geste impossible, la Honda serait tombée vers l’extérieur. Or elle se couche vers l’intérieur, ce qui consolide la théorie de la poignée de frein.

Conclusion de Fonsi Nieto : Le comportement de Márquez envers le nonuple champion du monde italien a choqué tous ceux du paddock. Ils sont, nous sommes, unanimes à condamner la manœuvre du Catalan. Marc Márquez est un ‘irresponsable’ mais pourtant 100% responsable de l’accrochage !

Me permettrez-vous le point de vue final du traducteur ?

J’ai vu et revu des dizaines de fois la scène sous tous les angles possibles et je suis formel dans ma certitude : Le geste de la jambe gauche de Rossi n’est pas intentionnel et ne touche même pas la moto de Márquez ! Pour mettre fin à la polémique je suggère qu’après que l’Université de Urbino ait accordé à Valentino Rossi le titre de Docteur Honoris Causa en Communication on trouve une université espagnole pour décerner un titre à Marc Márquez. 

Je pense à Docteur ès record du plus faible Q.I. jamais vu en sport motocycliste !

 

 

 

Bitumeux, branleurs ou cambe gouilles ?

1985.  Au guidon de ma Kawasaki 1000 RX j’arrive chez ‘ma fiancée’ du moment qui m’hébergeait pour le week-end. Je tombe en pleine réunion d’amis de la famille avec leurs motos de cross ou de trial. Pardon de ne toujours pas savoir reconnaître les différentes catégories…

A cette époque il y avait pas mal de sectarisme chez des motards : Je faisais partie des « bitumeux », ceux qui frôlent le goudron avec le genou. motorcycles-825754__340.jpgIl y avait aussi les « voitures à deux roues » genre Harley Super Glide 1200 (avec disco stéréo !) ou Goldwing 1200 (6 cylindres et marche arrière !) plus les ‘custom’, ‘chopper’ et’ bobber’ récemment arrivés sur le marché, directement importés des Etats-Unis. En présentant mes affectueuses excuses à Amélie, une amie bloggeuse et ‘motarde’ qui n’a pas connu cette époque… j’avoue que les fans d’Hailwood et Agostini, nommions « branleurs » ces ‘extra terrestres’, surtout ceux en position de crucifiés debout sur leurs ‘drôles de machines’.
images.jpegJe sais que c’est méchant, non justifié et pas drôle mais je vous l’ai dit, il y avait un clivage violent entre les pratiquants de la moto. Unknown.jpegHeureusement les choses ont changé, les motocyclistes se respectent plus qu’il y a 40 ans et sont solidaires face au démonisme anti 2 roues !

J’allais oublier une catégorie née de la démocratisation de la moto de terrain, jusque là réservée aux compétitions de trial et de motocross. Depuis la commercialisation de ces bécanes immatriculées les ‘routes’ sont envahies de motos de ‘cross’ mais je dois fermer ma gueule puisque j’ai eu une Bultaco Matador 250 pendant quelques mois, avec laquelle je n’avais fait que de la route.images-1.jpeg Je dois à l’honnêteté historique de dire qu’en ces temps là… eh oui ma bonne dame, nous avions baptisé cette catégorie du nom moqueur de « cambe gouilles ».  Un peu d’étymologie : « Camber » signifie ‘enjamber’ surtout autour du bassin lémanique, Haute Savoie, Suisse et même jusqu’au Lyonnais. Une « gouille » est un terme qui nous vient de l’ancien français ‘goille’ signifiant flaque d’eau, bourbier, encore usité en Savoie, au Bugey et en Romandie!

Revenons à ma bande de ‘cambe gouilles’ !

« Eh ! Le bitumeux, t’as pas envie d’essayer une ‘vraie moto’ ? »

« Jamais pratiqué mais… »

« Prends cette Yamaha TY 250 mais commence par changer ton ‘machin’ de cosmonaute pour un casque ‘normal’ que nous te prêtons! »44j01.jpg

Je monte sur cette bécane pesant 95 kilos… juste 180 de moins que ma Kawa !

Le chef donne les consignes : Nous faisons des ‘zones’ de 20 minutes et pour le ‘nouveau’ j’explique : « Après 5 minutes, rien ne se passe, 5 minutes d’activités bruyantes plus tard les vernaculaires commencent à râler. Cinq minutes après ils appellent la police à qui il faut au moins… 5 minutes pour intervenir. Trop tard car 5+5+5+5 égalent 20 minutes et nous serons déjà dans la ‘zone’ suivante »

Moteur ! Pour la suite, rien à cacher : J’ai été mauvais !Point à la ligne.

Première montée virile. « Qwà ke j’ fais ? »

« Tu mets la 2ème ou la 3ème et : Gaz !  Surtout tu t’arqueboute sur le guidon! »

Je choisis la 2ème et comme l’a dit le chef: poignée dans le coin! »

A l’aise pendant les 3 quarts de la montée je me prenais ‘en même temps’ pour Joël Robert, Stefan Evert et Jean Michel Bayle mais à l’amorce du 4ème quart très pentu je n’étais plus qu’un ‘conardus repandus’ dont la moto avait fait un looping arrière complet au dessus de moi. Ils m’ont récupéré au bas de la piste, tout ‘caqueux’ avec une TZ un peu cabossée, roue voilée et chaîne cassée net ! Réparation artisanale au fil de fer avant l’échéance des 20 minutes attribuées à cette ‘zone’, un passage de rivière sur une poutre de 4 mètres de long et de 15 cm de large qui avait nécessité l’aide d’un collègue pour faire traverser la moto du débutant et fin de mon aventure ‘hors des sentiers battus’. Mais au moins à près de 50 ans je ne me suis pas dégonflé, me suis fait des amis sur deux roues et ce jour là, je n’ai plus parlé des « cambe gouilles ».

C’est beau la moto sous toutes ses formes, c’est génial… même quand on ne pratique plus mais il reste  le partage des récits de voyages de mes jeunes amis motards et la télévision pour voir ‘ce gamin’ de Valentino Rossi. Du reste je ne comprends pas pourquoi les commentateurs parlent de lui comme d’un « vieux »… Eh ! 39 ans ce n’est vieux pour un motocycliste ?

 

 

Finale du Mundial… à moto !

Je n’ai jamais été fan de ce sport de primitifs mais je savais que le 8 juillet 1990 à 20 heures se disputait la finale du ‘mundial’ entre l’Allemagne et l’Argentine à Rome. J’ai eu une idée pas très légale je le reconnais, mais il y a largement prescription.

19 heures 45. St-Cergue mon domicile de l’époque. Casqué, combi cuir, Kawasaki 1000 RX, 137 chevaux.

Moteur !

St-Cergue – Nyon – autoroute pour Lausanne – un 360° sur le giratoire à l’entrée de la capitale vaudoise – retour à Nyon puis, bien-sûr remontée à St-Cergue. Je précise que c’était avant les floralies de radars qui ont poussé le long de l’autoroute ! J’avais fait un pari (gagné) avec moi-même que la circulation serait nulle sur les routes pendant cette finale de foot. J’étais aussi convaincu qu’aucune patrouille de gendarmerie n’attendrait pour me voir passer… Donc St-Cergue – Lausanne et retour : 98 km en 27 minutes soit 218 km/h de moyenne. Sachant que la route cantonale St-Cergue Nyon et retour a fait baisser un peu ma moyenne j’ai compensé en roulant à 285 km/h sur la presque totalité du trajet autoroutier.

Je n’ai pas pu m’empêcher, quelques semaines plus tard de poser la question à un gendarme de mes amis au sujet du peu de probabilité de présence policière sur les routes vaudoises le soir de la finale. Il m’a dit que j’avais eu raison car ses collègues faisaient de la « lèche » depuis des semaines auprès de leurs supérieurs pour être de garde au poste (ils ont la télévision) ou en congé entre 20 et 22 heures 30.

Parfois le foot c’est bien… mais la moto en liberté c’est bien mieux !

 

 

Une histoire vraie qui pourrait s’intituler: Au bon vieux temps!

J’ai réussi le permis de conduire une motocyclette!

En 1960 je m’inscris pour le permis de conduire moto. L’examen se passe Nyon et la veille je compense l’absence de leçons d’auto-école en faisant une foire carabinée à Lausanne. Très aviné je m’endors dans le train qui me ramène de Lausanne à Nyon et on me réveille à 2 heures du matin à la gare marchandises de La Praille à Genève. Sympa l’employé chargé de la fermeture du convoi me ramène à la gare Cornavin avec la motrice/tracteur. Je glande dans le quartier interlope des rues basses, en remets une couche à la Camargue le bistrot des noctambules puis me rends compte que je n’ai plus assez d’argent pour prendre le premier train pour Nyon (mon abonnement n’étant valable que pour le trajet Nyon-Lausanne-Nyon).

Une aimable automobiliste m’emmène et je me retrouve vers 8 heures sur la Place Perdtemps (où on m’attend à 10 heures 30 pour passer la théorie du permis). C’est la semaine de la Braderie de printemps et je me ‘façonne’ définitivement dans les échoppes qui ouvrent.

Puis j’entre d’un pas peu orthodoxe dans la salle d’examen, faisant attention de ne pas parler en face à l’examinateur car mon haleine doit être fétide…

Je vous rappelle que nous en 1960! Le test se passe au moyen de maquettes sur lesquelles on crée des situations de carrefours avec des signaux et de petites voitures genre Dinky Toys. A chaque question je me dandine sur place, prend un mètre cinquante de recul pour analyser la situation. Je me fais engueuler par le petit père Caboussat l’examinateur «C’est trop lent… il s’agit d’un examen pas d’une leçon d’auto-école… et du reste avez-vous suivi des cours ? » L’alcool me donnant du culot j’opine « Bien sûr cinq heures ! » et je cite de mémoire le nom d’une auto-école lausannoise connue. Je suis lent mais ne fais pas de fautes. On passe donc au contrôle de la vue (nous sommes au milieu du siècle dernier et que les choses se passaient à la bonne franquette). Un tableau reproduit un signe E, 3, M ou W selon le sens, de taille décroissante. L’examinateur pointe une figure de manière aléatoire avec sa baguette en me demandant de m’obstruer un œil avec une main, l’autre tenant une réplique de la figure que je dois faire pivoter en suivant le pointage de l’examinateur. Puis on me demande d’obstruer l’autre œil. Je suis borgne de naissance par malformation congénitale du nerf optique. J’aurais dû avoir un certificat médical pour obtenir un permis de conduire avec une vision
monoculaire mais c’est comme l’auto-école… je ne l’ai pas fait. Pour le premier œil j’ai porté la main droite devant l’œil droit (celui qui ne voit pas !) la gauche manoeuvrant la figure « WME3 ». Et quand on me demande de fermer « l’autre œil » je change de main mais obstrue une deuxième fois celui qui ne voit pas. Ni vu ni connu, c’est le cas de le dire et je sors avec mon papier sans manquer de célébrer ma réussite dans les échoppes festives de la place. Je ne me souviens pas (Y a prescription !) quand et comment je suis rentré chez moi… mais trente années plus tard dans un bistrot de la région un ami me présente le ‘fameux’ Caboussat. Nous partageons quelques canons et l’expert examinateur à la retraite depuis belle lurette est presque obséquieux, me vouvoyant en me donnant des ‘Monsieur’ longs comme le bras. C’était l’époque où j’avais une certaine aura comme journaliste et directeur d’écurie de course automobile. Quelques ‘gorgeons’ plus tard je lui raconte mon examen d’il y a longtemps en confessant la supercherie du jeu de bras sur mon œil. Ce personnage élégant, éduqué et poli me gratifie alors d’un : « T’es un vrai salopard et une parfaite crapule »

La fin de cette histoire s’est donc diluée dans un bain de Chasselas et d’hilarité.

 

Un récit concernant les chevaux: les vrais équidés et les chevaux de la Kawa!

La position Kawasaki

La seule fois que je suis monté sur un cheval c’était dans la Drôme lors d’une sortie entre copains, tous motards et profs de ski. Notre accompagnateur avait péremptoirement décrété que quand on sait skier on sait monter à cheval… le con ! Donc départ sans conseils, sans vérification de la (mauvaise) hauteur des étriers et sans mise en garde sur la relative dangerosité de trotter et galoper au cours du premier kilomètre d’une sortie d’initiation, authentique, donc bien sûr sans passer par le manège normalement conseillé aux débutants. J’étais arrivé au guidon de ma Kawa 1000 RX et comme je me tenais sur l’équidé comme un crapaud sur le goulot d’une fontaine notre accompagnant se moquait de moi en évoquant, avec « l’assent » du Sud, la position Kawasaki. J’ai encaissé ses sarcasmes sans répondre… Le soir, alors que nous nous rendions au patelin voisin pour prendre un verre, mes jeunes accompagnants motards n’ont pas eu de peine à convaincre le ‘moniteur’ d’être passager de ma Kawa: « Viens avec nous mais monte sur la bécane du ‘vieux’, tu seras plus tranquille qu’avec les jeunes fous! ». Alors j’ai fait 200 mètres ‘tranquillos’ pour le mettre en confiance car malgré qu’il avait choisi l’ancêtre je le sentais moins à l’aise que sur un cheval: 1ère, 2ème 3ème 4ème à 2500 tours minute (60 kmh) puis, au début d’une ligne droite de plus d’un kilomètre, en repensant aux nombreuses moqueries  de mon passager pendant la balade, mes mains se sont crispées, la buée a flouté la visière de mon ‘heaume’ (je préfère heaume à casque car ici il s’agit plus de cavalerie que de moto, vous allez voir !)… et j’ai rétrogradé jusqu’en 2ème puis « GAZ! » A coup de 11’500 tours sur chaque rapport, j’ai posé les 140 CV sur le bitume. A la fin de la ligne droite, à fond de 6ème ça donne une vitesse exacte de 267 km/h chrono. Je ne vous raconte pas la fin de la soirée au bistrot. Mon cavalier, qui avait appris à ses dépens ce qu’est la position Kawasaki, n’a pas arrêté, pendant plus d’une heure, de raconter à ses connaissances la petite farce que nous lui avions réservée. Vous étonnerais-je en disant qu’il n’est pas rentré avec moi, préférant l’invitation d’un automobiliste de ses amis. On n’est jamais trop prudent non ?

Le lendemain, il m’a foutu une paix royale, me laissant monter mon cheval comme bon me semblait… ou comme je pouvais ! Aucun commentaire, aucune allusion à la position Kawasaki !

Il ne faut jamais se moquer des jeunes vieux ni des vieux jeunes du reste !

 

Echangerais Kawa contre Yam V Max !

J’ai toujours admiré la Yamaha V Max sortie en 1985. Puissance brute, 1200 cm3, 145 CV. gueule d’enfer, qualifiée de ‘bestiale’ par les connaisseurs !

Lors d’une virée à moto entre copains en Provence nous prenons un verre sur une terrasse. Le soir cet établissement est le rendez-vous des motards de tout poil. A notre table un client en civil, c’est-à-dire sans cuir, bottes et ‘tout le saint frusquin’. Nous faisons connaissance et roulons un peu les mécaniques devant ce qui nous paraît une attitude envieuse pour nos bécanes et nos ‘déguisements’. Tu parles ! Près de nos motos… une Yamaha V Max est la cible de tous les regards et nous évoquons cette superbe mécanique avec notre voisin en civil. « Ouais c’est ma patinette ! ». Alors le ton change et du coup c’est nous qui avons des yeux de gosses devant un mât de cocagne !

Nous partageons quelques bières et je ne peux plus retenir mon envie, lui disant que piloter une V Max est un vieux rêve. Sans hésiter il me tend les clés de son bijou  et m’invite à aller faire un tour avec l’objet de ma convoitise. Je n’hésite pas à lui glisser mes propres clés pour qu’il essaie la Kawa. Et c’est la vexation ! Il me renvoie mes clés avec un geste un peu énervé et ajoute : « Je n’ai aucun intérêt pour ton ‘piège’ en plastique mais tire-toi vite fait avec la Yam !»

J’ai eu une hésitation, presque la tentation de laisser tomber ce ‘cuistre’ mais l’envie a vite repris le dessus. Faut dire que les quelques kilomètres avec ce monstre ont été fabuleux. Ça pousse tellement brutalement grâce à un couple d’enfer que tu peux te tromper de rapport de vitesses, l’accélération reste phénoménale. Je n’ai pris aucun risque car légalement j’avais probablement bu une bière de trop et j’ai ramené le joujou avant d’inviter la tablée à une tournée générale.

Il y a des moments dans la vie qui nous rendent euphoriques non ?

 

J’ai vexé un ami motard…

Professionnel dans le sport automobile je cultivais parallèlement ma passion pour la moto et profitais de mes accréditations pour suivre les Grands Prix moto. Ma situation familiale ne me permettait pas d’avoir ma propre bécane et je me rendais à Monza, Assen et au Circuit des Montagnes d’Auvergne comme passager de la Norton Atlas 750 de mon ami Armand. Ensuite il m’a souvent accompagné dans ma carrière professionnelle ‘auto’ comme conducteur et organisateur quand je traversais l’Europe avec le Ford Econoline de Goodyear pour faire mon job dans les relations publiques. Une petite parenthèse : Carroll Shelby avait mis son nez dans le moteur aux USA avant livraison à Genève. Il avait gardé la boîte 3 vitesses mais avait remplacé le moteur d’origine, un 2500 cc je crois par un 4 litres genre Mustang Shelby. Donc, avec l’ami Armand, nous écumions les routes de France et de Navarre à 160 km/h. Je ne vous raconte pas la tronche des conducteurs de Triumph Spitfire et de Mini Cooper quand nous les doublions…

Au Grand Prix d’Italie à Monza j’organisais et animais le stand Goodyear et Armand m’avait promis sa visite à moto. Je lui avais fait parvenir un laisser passer et lui avais annoncé une surprise !

Cette surprise avait un nom : Giacomo Agostini, 15 fois Champion du Monde.

A l’heure prévue Ago passe au stand et me demande des nouvelles de mon ami motard. Pas arrivé ! Puis passe Jean-Claude Killy à qui je demande aussi de revenir plus tard pour rencontrer un « vrai motocycliste ». Mes deux amis, immenses champions, sont revenu plusieurs fois : « Et ton pote, pas encore arrivé ? ». A la fin j’ai déclaré qu’il avait dû avoir peur de la pluie et me suis excusé auprès de Nino et Jean-Claude pour le dérangement !

Mon pauvre Armand avait tout simplement explosé le moteur de la Norton Atlas dans la montée du Grand St-Bernard ! C’était avant le téléphone portable et je n’ai su la vérité que le lundi. Quand je lui ai dit qui l’attendaient à Monza et que je les avais informé que mon pote avait eu peur de la pluie… vexé, il a fondu en larmes ! Authentique.

Précision pour mes jeunes lecteurs : c’est comme si je vous avais obtenu un rendez-vous avec Valentino Rossi et Marcel Hirscher ! Vous comprenez mieux mon ami Armand hein?

 

Full contact

Sous titre : J’aime vivre dangereusement… mais je l’ai échappé belle !

Au micro j’animais un moto-jöring: Sur une piste enneigée, pour tracter des skieurs, on remplaçait le cheval du ski-jöring par une moto de cross de compétition… On avait fait venir les meilleurs guidons du pays, associés à d’excellents skieurs. C’était la première édition, tout était à faire, à inventer et à improviser. Malheureusement le mauvais temps, le manque de rigueur de l’organisation, le triste état de la piste, le froid, la mauvaise humeur des participants avaient créé une ambiance catastrophique. Et bibi comme un con au micro. L’ambiance tombait et la nuit menaçait d’en faire autant. Il fallait sauver la situation mais pas de liste, pas de fil rouge, pas de directives, pas de plan B comme on le dit maintenant… bref j’invente:

«Mesdames et messieurs, chers amis du ski et de la moto, il reste encore «la» super manche finale pour conclure dans le délire et la bonne humeur cette fabuleuse (tu parles!) journée de sport, de plein air et de joie… et gna gna gna!»

J’improvise cet ajout de programme au grand dam des organisateurs qui n’en croyaient pas leurs oreilles. A la surprise générale, je décide arbitrairement de réunir les concurrents qui étaient les plus spectaculaires, sans tenir compte ni de leurs noms, ni de leur pedigree, ni de la catégorie de cylindrée… Dans ma tête il fallait faire un spectacle explosif, spectaculaire, court et servant d’apothéose à cette jusque-là maussade journée…

Je termine l’annonce des concurrents que j’avais retenus pour le spectacle alors qu’arrive vers moi un mec ‘balaise’ qui me dit avec un accent genevois à couper au couteau: «De bleu de bleu, cette magouille, c’est arrangé, vous êtes des combinards»

Sachez que l’accent du bout du Léman hérisse même les cheveux que je n’ai plus. Ajoutez le stress, l’incertitude engendrés par mon improvisation et les effets de certains liquides ‘réchauffants’ ! Il n’en fallait pas plus pour que je pose mon micro HF et que j’empoigne je costaud par le ‘colback’ et que je lui ‘susurre’ tout simplement: «Casse toi connard ou je vais t’exploser la gueule!»

Un pote à moi, culturiste baraqué remit diplomatiquement les choses à leur place, calma les esprits et les ardeurs vindicatives. Fin de l’épisode. Et sachez que ‘ma’ super finale fût un spectacle à grand succès. Comme quoi…

Ah ! Encore un détail. Le mec balaise qui me reprochait d’avoir arbitrairement évincé son motocycliste de frère :

Jean-Marc Tonus, champion du monde de full contact en 1987!

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