(Une histoire qui rejoindra ma page Les souvenirs d’un motocycliste)
Professionnel dans le sport automobile je cultivais parallèlement ma passion pour la moto et profitais de mes accréditations pour suivre les Grands Prix moto. Ma situation familiale ne me permettait pas d’avoir ma propre bécane et je me rendais à Monza, Assen et au Circuit des Montagnes d’Auvergne comme passager de la Norton Atlas 750 de mon ami Armand. Ensuite il m’a souvent accompagné dans ma carrière professionnelle ‘auto’ comme conducteur et organisateur quand je traversais l’Europe avec le Ford Econoline de Goodyear pour faire mon job dans les relations publiques. Une petite parenthèse : Carroll Shelby avait mis son nez dans le moteur aux USA avant livraison à Genève. Il avait gardé la boîte 3 vitesses mais avait remplacé le moteur d’origine, un 2500 cc je crois par un 4 litres genre Mustang Shelby. Donc, avec l’ami Armand, nous écumions les routes de France et de Navarre à 160 km/h. Je ne vous raconte pas la tronche des conducteurs de Triumph Spitfire et de Mini Cooper quand nous les doublions…
Au Grand Prix d’Italie à Monza j’organisais et animais le stand Goodyear et Armand m’avait promis sa visite à moto. Je lui avais fait parvenir un laisser passer et lui avais annoncé une surprise !
Cette surprise avait un nom : Giacomo Agostini, 15 fois Champion du Monde.
A l’heure prévue Ago passe au stand et me demande des nouvelles de mon ami motard. Pas arrivé ! Puis passe Jean-Claude Killy à qui je demande aussi de revenir plus tard pour rencontrer un « vrai motocycliste ». Mes deux amis, immenses champions, sont revenu plusieurs fois : « Et ton pote, pas encore arrivé ? ». A la fin j’ai déclaré qu’il avait dû avoir peur de la pluie et me suis excusé auprès de Nino et Jean-Claude pour le dérangement !
Mon pauvre Armand avait tout simplement explosé le moteur de la Norton Atlas dans la montée du Grand St-Bernard ! C’était avant le téléphone portable et je n’ai su la vérité que le lundi. Quand je lui ai dit qui l’attendaient à Monza et que je les avais informé que mon pote avait eu peur de la pluie… vexé, il a fondu en larmes ! Authentique.
Précision pour mes jeunes lecteurs : c’est comme si je vous avais obtenu un rendez-vous avec Valentino Rossi et Marcel Hirscher ! Vous comprenez mieux mon ami Armand hein?