Aux 24 Heures du Mans 1966 les deux Ford GT40 Mk II qui venaient de dépasser pour la première fois la moyenne de 200 km/h sur les deux tours d’horloge franchirent la ligne d’arrivée portière contre portière selon les ordres de l’équipe du constructeur américain qui souhaitait avoir une double-victoire au Mans. Mais comme le règlement de l’épreuve stipule que la première place revient à l’équipage et à la voiture ayant parcouru la plus grande distance durant 24 heures, la victoire fut attribuée à la voiture no 2 qui s’était qualifiée en 4e position, soit deux places plus loin que sa consœur, un écart provenant du départ en épi estimé à 20 mètres par l’ACO. Elle avait donc parcouru une distance légèrement plus importante pendant 24 heures. Pour la petite histoire ces deux voitures étaient suivies par la troisième du classement à 12 tours… une autre Ford Mk II qui vient de se vendre chez Sotheby’s pour une ‘misère’ de 10 millions de dollars !
L’image est trompeuse: la N°1 bleu et rouge est en train de se positionner à la hauteur de la 2 noire, ce qui mettra momentanément les organisateurs dans l’embarras pour désigner le vainqueur mais…
Au sujet des Ford 7 litres j’écrivais autre part il y a quelques temps que mon corps vibre encore au souvenir sonore du gros moteur V8 sur les Hunaudières à fond de 4ème ! On m’a interpellé sur le nombre de rapports mais vérifications faites j’avais raison… puisque les deux GT 40 Mk I dont je parlais étaient les voitures de 1965, qui avaient bel et bien des boîtes à 4 vitesses, alors beaucoup plus fiables que celles à 5 rapports encore en développement pour ‘passer’ le couple monstrueux de ces voitures. Détail qui ne les avaient pas empêché d’abandonner toutes les deux !
Au fait, qui se souvient encore d’avoir conduit des voitures à 4 vitesses ? Mes deux premières voitures (BMW 700, DKW Junior) s’en accommodaient. La suivante, une Renault 4 se contentait de 3 rapports… mais elles n’ont pas participé à la célèbre épreuve mancelle ! Et savez-vous que la Mustang 559 de Frank Bullitt (Steve McQueen) célèbre pour ‘la’ fameuse poursuite du film dans la ville de San Francisco… n’avait que 4 vitesses. Comme quoi…
Pour les amateurs (n’oubliez pas de mettre le son) :
Pininfarina… Il carrozziere!
Tout le monde, ou presque, a entendu parler du célèbre carrossier italien, notamment mes amis passionnés par les belles italiennes. Pininfarina a ‘habillé’ mesdames Ferrari, Maserati, Alfa Romeo, Lancia, je suis certain d’en oublier tant ce ‘grand couturier’ de l’automobile a créé de belles voitures. On oublie parfois Volkswagen, BMW, même Jaguar, Honda, General Motors, Mitsubishi, Matra, Rolls Royce avec la ‘Camargue’, Simca, Volvo, MG, Nissan et… Peugeot ! Pininfarina est en effet ‘derrière’ les 104, 204, 404, 604, 205, 305, 405 et bien sûr beaucoup d’autres ‘numéros’ sortis de Sochaux comme la 403 et sa version décapotable popularisée par le Lieutenant Columbo !
Vous comprendrez que j’aime le Lieutenant Columbo et « Le chien »
Il me manque plus qu’une 403 décapotable!
Un point commun peu connu que Pininfarina partageait avec Ettore Bugatti : la construction d’autorails. Ces images vous étonneront :
A gauche l’autorail version Bugatti en 1932. A droite la Frecciarossa de Pininfarina des années 1990
Ce qu’on sait moins est que le fondateur de la marque Gian-Battista Farina (1893 – 1966) était le cousin de Giuseppe (Nino) Farina le premier champion du monde de Formule 1 en 1950 ! Il était surnommé ‘il pinin’ qui signifie ‘le petit‘ en patois piémontais. En 1961 ‘Pinin’ Farina devint Pininfarina en un mot, son patronyme officiel par décret de Giovanni Gronchi, le président de la République italienne.
Son fils et successeur Sergio Pininfarina (décédé en 2012) a perpétué la gloire et le prestige de cette marque.
Parmi les innombrables superbes carrosseries sorties des ateliers de Pininfarina, voici un bref échantillonnage ne reflétant ‘que’ mes affinités. Vous me pardonnez ces choix ?
Et le premier qui fait un commentaire négatif sur la Daytona, je lui botte les fesses !
Bien que Pininfarina s’écrive ‘en un mot’, mon article rejoindra tout de même « En deux mots » ma page fourre tout ! Les trois lecteurs qui me supportent encore savent que je ne suis pas à une contradiction près !
Le ressort !
Heini Mader
Heini Mader est un personnage incontournable du sport automobile. Je vous en parlerai plus longuement prochainement. Il a travaillé comme mécanicien pour trois ‘Jo’ disparus : Schlesser, Siffert et Bonnier ! Toute une histoire. Aujourd’hui il m’est revenu une anecdote:
Elle ne figure certainement pas dans les livres d’histoire du sport automobile ! Du reste j’ai oublié dans quelle course il faut la situer. Je vous la livre comme Heini me l’a racontée alors que nous revenions ensemble d’une course sur le Circuit d’Auvergne :
Bonnier s’arrête au stand pendant les essais et pour la énième fois il se plaint d’un problème de tenue de route. Le Suédois et l’Allemand se parlaient en français. Je vous laisse imaginer les problèmes de compréhension !
Jo Bonnier
Bonnier : « Le ressort avant droit est trop dur ! » (Il voulait parler de la suspension, bien sûr).
Intervention du mécanicien Mader. Nouvelle tentative de faire un temps. Nouvel échec. Nouvel arrêt : « C’est toujours le ressort qui est trop dur ! »
Et Mader excédé pète un plomb et apostrophe Bonnier :
« Le seul ressort qui est trop dur c’est celui de l’accélérateur ! »
Il paraît que le pilote suédois n’a rien répondu, s’est ‘sorti les pouces’ et a finalement réalisé un temps convenable!
Bon sens…. en deux mots!
Petite réflexion d’un triple champion du monde de Formule 1
I remember when sex was safe and motor racing dangerous
Sir Jack Brabham
L’humour de Ricciardo!
Conférence de presse avant le Grand Prix d’Australie à Melbourne.
En scène les super favoris pour la saison: Hamilton et Vettel plus Ricciardo le ‘régional de l’étape’ comme on le dit en cyclisme ou ‘el local matador’ en Espagne !
Commentaire souriant de Ricciardo : « Regardez bien… sur cette photo nous comptabilisons 8 titres de Champions du monde ! »
Ce farceur de ‘aussie’ n’a pas cru devoir préciser pour les néophytes qu’il s’agissait des 4 titres de Vettel et des 4 d’Hamilton !
Aux essais du GP d’Australie de ce matin l’état de la Mercedes de Valteri Bottas après sa sortie de route m’a rappelé un gag ancien. Je me rendais au GP d’Italie avec le photographe Yves Debraine qui conduisait. A l’entrée de Vevey une Alfa avait fait deux tonneaux dans un virage à droite. Inutile de vous parler de l’état de la carrosserie…
Le conducteur était debout regardant son ‘épave’ le regard triste et figé !
Arrivé à sa hauteur mon facétieux ami Yves ralentit, ouvre sa glace et s’exclame :
Et avec du ‘polish vous avez essayé ?
Le pauvre sinistré tirait un peu la même gueule que Bottas ce matin !
Donc on voudrait me remplacer?
Salon de l’automobile de Genève 1969. Je viens de quitter l’Année Automobile pour collaborer aux Relations Publiques de Goodyear, Racing Division pour l’Europe. Je rencontre le fameux photographe Yves Debraine, pilier historique de l’Année Automobile. Retrouvailles, effusions, rires, chaleureuses embrassades !
Yves est accompagné d’un jeune homme timoré et sans personnalité apparente. Il nous présente : Akimismo… ‘Untel’… (J’ai oublié son nom) « Enchanté ! » dis-je, avec un sourire correct.
Et le nouveau venu se redresse, fait une sorte de crise d’orgueil, raffinant en me snobant, la bouche en cul de poule : « Je vous ai remplacé à l’Année Automobile ! »
Mais y m’énerve ce prétentieux que j’ai de la peine à encaisser, ceci dès notre premier échange ! Je n’ai donc aucun regret à ‘moucher’ ce petit merdeux séance tenante :
« Jeune homme, tout au plus m’avez-vous succédé, car sachez que je suis irremplaçable ! »
J’ajoute avec dédain : « Bonne chance », salue mon ami Yves et continue mon chemin. J’ai appris plus tard que ce cuistre prétentieux n’avait fait qu’un mois et demi à la rédaction de ma revue préférée. Comme quoi !