Ce texte rejoindra ma page Les souvenirs d’un motocycliste
Un petit récit concernant les chevaux: les vrais équidés et les chevaux de la Kawa!
La seule fois que je suis monté sur un cheval c’était dans la Drôme lors d’une sortie entre copains, tous motards et profs de ski. Notre accompagnateur avait péremptoirement décrété que quand on sait skier on sait monter à cheval… le con ! Donc départ sans conseils, sans vérification de la (mauvaise) hauteur des étriers et sans mise en garde sur la relative dangerosité de trotter et galoper au cours du premier kilomètre d’une sortie d’initiation, authentique, donc bien sûr sans passer par le manège normalement conseillé aux débutants. J’étais arrivé au guidon de ma Kawa 1000 RX et comme je me tenais sur l’équidé comme un crapaud sur le goulot d’une fontaine notre accompagnant se moquait de moi en évoquant, avec « l’assent » du Sud, la position Kawasaki. J’ai encaissé ses sarcasmes sans répondre… Le soir, alors que nous nous rendions au patelin voisin pour prendre un verre, mes jeunes accompagnants motards n’ont pas eu de peine à convaincre le ‘moniteur’ d’être passager de ma Kawa: « Viens avec nous mais monte sur la bécane du ‘vieux’, tu seras plus tranquille qu’avec les jeunes fous! ». Alors j’ai fait 200 mètres ‘tranquillos’ pour le mettre en confiance car malgré qu’il avait choisi l’ancêtre je le sentais moins à l’aise que sur un cheval: 1ère, 2ème 3ème 4ème à 2500 tours minute (60 kmh) puis, au début d’une ligne droite de plus d’un kilomètre, en repensant aux nombreuses moqueries de mon passager pendant la balade, mes mains se sont crispées, la buée a flouté la visière de mon ‘heaume’ (je préfère heaume à casque car ici il s’agit plus de cavalerie que de moto, vous allez voir !)… et j’ai rétrogradé jusqu’en 2ème puis « GAZ! » A coup de 11’500 tours sur chaque rapport, j’ai posé les 140 CV sur le bitume. A la fin de la ligne droite, à fond de 6ème ça donne une vitesse exacte de 267 km/h chrono. Je ne vous raconte pas la fin de la soirée au bistrot. Mon cavalier, qui avait appris à ses dépens ce qu’est la position Kawasaki, n’a pas arrêté, pendant plus d’une heure, de raconter à ses connaissances la petite farce que nous lui avions réservée. Vous étonnerais-je en disant qu’il n’est pas rentré avec moi, préférant l’invitation d’un automobiliste de ses amis. On n’est jamais trop prudent non ?
Le lendemain, il m’a foutu une paix royale, me laissant monter mon cheval comme bon me semblait… ou comme je pouvais ! Aucun commentaire, aucune allusion à la position Kawasaki !
Il ne faut jamais se moquer des jeunes vieux ni des vieux jeunes du reste !