Conduire, savoir conduire… comment conduire ?

Vaste question!

Depuis gamin j’ai toujours conduit. A 7 ans mon père me laissait le volant de son tracteur ‘International’ avec 5 tonnes de bois sur la remorque A 10 c’était le puissant tracteur  Renault (jaune bien sûr!) d’un agriculteur. A 11 ans j’emmenais chaque soir la voiture Lloyd 300 de mon voisin (une ‘pétrolette’ 2 temps des années 50) à son garage situé à 300 mètres de la maison. Heureusement qu’il ne relevait pas le totalisateur kilométrique car il se serait rendu compte que ma ‘ligne droite’  passait par quelques villages environnants… Bref j’ai toujours conduit !

En 1962, alors jeune titulaire du permis j’ai découvert une manière plus logique et technique de tenir le volant que le ridicule enseignement des auto-écoles, encore en vigueur au XXIème siècle ! Et le donneur de conseil n’était pas un débutant…

Lors d’une émission de télévision, au volant d’une voiture routière normale, Juan Manuel Fangio répondait à un reporter de la TV. Une phrase a retenu mon attention: On ne doit jamais « tirer » sur le cercle d’un volant mais au contraire le « pousser » ! Donc pour tourner à gauche on pousse avec la main droite de bas en haut et pour aller à droite on pousse avec la gauche, l’autre main ne servant qu’à retenir fermement le volant. C’est la règle qui m’a promu dans la catégorie de ceux qui prétendent savoir conduire. Qu’on me lâche les baskets avec l’apprentissage de la conduite où on obtient le permis en sachant s’arrêter devant un passage à piétons ce qui est bien, respecter les règles de circulation ce qui est conseillé, mais aussi se garer en faisant un créneau impeccable, ce qui n’a rien à voir avec la conduite sur route. Qu’on apprenne aux élèves à ‘sentir’ physiquement leur véhicule en condition de dérapage, tête à queue, perte de maîtrise et peut-être freinage d’urgence avec choc ‘bruyant’ de cônes en plastique: Des situations qu’on peut créer sans danger et sans dommage sur des pistes aménagées, permettant de sauver des vies et qui auraient évité le chaos qui a sévi en région parisienne en février de cette année !

Revenons à Fangio et la conduite ! Selon Aristote : Il faut raison savoir garder !

Et alors? Attendez! Je fus l’un des 25 journalistes européens invités par Fangio et l’Automobile Club d’Argentine pour un Grand Prix à Buenos Aires le 24 janvier 1971. Quatorze heures de vol dans un Boeing 707 aux places exiguës, quel souvenir ! Cette course n’avait pas eu lieu pendant 10 ans, ne comptait pas pour le Championnat du monde, servant juste de test pour le GP officiel de l’année suivante. Avec José Rosinski fameux journaliste et pilote français, nous avions été emmenés en ville par le quintuple champion du monde qui était devenu concessionnaire Ford.

Il a traversé Buenos Aires en ne descendant jamais au dessous de la 3ème ou 4ème vitesse mais contrairement à ce que vous pourriez supputer, sans excès de vitesse. Quand la circulation ralentissait il faisait simplement ‘cirer’ l’embrayage pour reprendre de la vitesse au lieu de rétrograder. Authentique !

Je vous laisse le choix de votre conclusion :

Peut faire mieux

Grandeur et décadence (Pourtant en 1971 il n’avait que 60 ans!)

Faites comme je dis, pas comme je fais

La mienne de conclusion tient en 4 images: On ferait peut-etre mieux d’attirer l’attention des élèves conducteurs sur ce qu’il ne faut surtout pas faire!

La 5ème photo n’est peut-être que prémonitoire!  

Bonne route!

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2 commentaires

  1. A lire les lignes ci-dessus, c’est à se demander si la conduite autonome n’arrive pas à point nommé…
    C’est triste de le penser comme de l’écrire. Les transferts de masses, tout le monde en pratique mais je serais curieux des résultats d’un micro-trottoir sur le sujet…

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